Collectif pour mieux vivre

Le collectif De Gaulle-Médéric rassemble les habitants de notre résidence. Né du constat qu'il ne faut pas attendre la fête des voisins pour échanger, ce blog est le relais de nos interrogations, de nos souhaits d'amélioration.

dimanche 14 janvier 2018

Solvants + amiante = la vérité sur notre quartier


Le 18 décembre 2015, nous adressions une lettre ouverte à M. Le Maire, afin qu'il éclaire les zones d'ombre relatives au chantier des 9-11 rue Médéric.  Récemment, notre semblable, Médéric de Gaulle, ardent défenseur de notre quartier, a pu consulter enfin des documents qui éclairent les points qui semblaient autant d'ellipses mystérieuses. Merci à lui.  

Comprendre, pour agir intelligemment

Pour les plus frais locataires, l'Allée Henriot n'existe pas. C'est juste l'entrée du garage.
Ils n'ont pas connu autre chose que ce chantier en friche, dont ils ne soupçonnent pas l'inertie pesante.

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Les plus anciens, eux, se souviennent des bâtiments de l'usine Chimicolor.
La bâtisse réservée aux cadres de l'entreprise


Les locaux dédiés aux travaux ouvriers


Une usine, quoi de plus banal en région parisienne ?

Souvent, nous croisions les gens qui passaient l'essentiel de leur vie ici. A l'occasion de la pause du déjeuner, de la clope qui donne du courage...
Une dame brune, un grand barbu en blouse bleue, deux ou trois autres hommes pareillement protégés, Personne ne tardait à l'heure de la débauche. Une voiture rouge, déjà, prenait le virage... Deux cadres, plus de cinquante ans tous deux... souvent vus aux fenêtres de ce qui reste du fronton aguicheur pour qui prise l'urbanisme industriel.

Et en effet, pourquoi pas garder la trace du passé ouvrier de La Garenne Colombes ?

Nous nous saluions, nous étions voisins.


Quand la grande benne rouillée a été déposée sur le parking, ils nous ont exposé la vérité : l'usine fermait, et ils nourrissaient, eux, les gens aux tabliers dérisoires leurs projets : pré-retraite, continuer ailleurs, garder le même patron, mais plus loin...
Les ouvriers vidèrent eux-mêmes le site :
la paperasse d'abord.
puis des invendus,
des meubles rudimentaires des ateliers,
des sièges, des tables
des carcasses diverses, des bidons dézingués,
des barres de fer rouillées, des planches aussi...

Quelque temps après, un groupe de décideurs est venu se réjouir. Il faisait très beau, ce jour-là. Il y avait toutes sortes de profils, mais aucun n'avait de blouse, aucun ne prenait de pause cigarette contre la tôle ondulée de l'usine.

Ces gens avaient un projet commun, des raisons communes de se réjouir.
Tous étaient emballés par le (premier) projet immobilier du 9/11, rue Médéric.
Il y avait de l'argent à faire, pourquoi le cacher ?
C'est bien le nerf de la guerre.

Ce projet respectait l'existant noble, à savoir la façade de briques et le bâtiment administratif qui le poursuivait.

Beau rêve, jamais accompli
Mi-juin 2014, le chantier se retrouva  à l'arrêt. Un mur fondateur s'était effondré.

Les documents consultés par notre vaillant Médéric nous révèlent les dessous de ce fiasco.

Chimicolor, présent depuis les années 1950, a entretenu son bâtiment de manière empirique, à l'économie, rafistolant ici et là, agrandissant, s'appuyant sur le pré-existant sans y mettre les moyens.
Au final, et pour être clair, les gens qui ont travaillé là ont :
- non seulement respiré à longueur de journées des solvants
- mais ont aussi habité un cadre de vie amianté.

La petite dame brune, le grand barbu, le type à la voiture rouge, les blouses bleues, les cadres...


Extrait de courrier, De Carré d'Arch à la Mairie, le 4 juillet 2014

...
On y apprend le risque d'affaissement et d'effondrement de la structure, pour les compagnons travaillant sur le site :


Et bien hélas, apparaît ce point, relatif aux riverains, donc nous !

"Acharnement" est un mot important dans ce courrier.

L'amiante était le vice caché de la vente faite par Chimicolor : le 21 mai, ce courrier, marqueur initial de la gravité de la situation :





On parle de ces cloisons, et des autres... 

Et donc, les courriers du dossier sont éloquents à propos de cette découverte :

Le 9/11 Médéric ? Un vrai problème pour notre quartier


Bon... on résume ?

Chimicolor a infesté le sol du quartier avec ses solvants durant des décennies.
La dépollution était planifiée.
Cette dernière a été vite arrêtée, quand les murs ont révélé leur lourd secret : de l'amiante partout.
Le désiamantage a été entrepris, puis stoppé, car le site présentait des risques vitaux pour les équipes affrétées.
Le projet a ainsi cafouillé, le silence était sans doute le plus facile allié pour étouffer l'inquiétude riveraine.

Des dizaines de futurs acquéreurs ont dû repositionner leur projet immobilier ailleurs.
Des centaines de voisins ont inhalé les solvants de Chimicolor, de l'après Chimicolor (car on est toujours dans le chantier de dépollution depuis) comme il serait illusoire de croire que l'amiante aurait été retirée sans risques pour "les alentours" soumis aux vents.

Notre zone d'habitat
Le nouveau projet immobilier, créé par Spirit, est ainsi lui-même en stand-by. Les bureaux promettent un emménagement des futurs acquéreurs pour le second semestre 2019.

A noter la mansardisation de ce projet, qui a dû être appréciée pa l'excellent  blog  La Garenne Colombes Retour du passé

Au final, nous aurions aimé une plus grande transparence au sujet de cet îlot des Vallées.

Il paraît qu'autrefois, on ne disait pas aux patients qu'ils avaient une maladie grave, car cela pouvait

les terrasser.

Et on a progressé, on a changé d'approche : par le dialogue, on a expliqué que oui, il y avait bien un souci. Ici, à cet endroit. Mais que l'on allait cibler le problème, ensemble.

 Et ensemble, on peut guérir.







vendredi 12 janvier 2018

Envoyé Spécial et l'esprit des solvants enfouis

Plusieurs résidents nous ont contactés hier soir afin de suivre le premier reportage d'Envoyé Spécial, consacré aux terrains pollués sur lesquels poussent des écoles, des crèches, des hôpitaux...Qu'ils en soient remerciés.



 Voici les liens utiles :


Enquête sur nos écoles empoisonnées
 Envoyé spécial 11 janvier 2018



La carte des écoles listées :
par ici




Comment ne pas penser  :- à l'usine Chimicolor- à la dépollution interminable de son site garennois- aux tergiversations qui condamnent notre quartier à l'état de friche industrielle peu fréquentable et non citée dans notre journal communal de ce mois, page 3


Et nous ? On est où ?

La prochaine fois, promis, hum ? :-)








mardi 9 janvier 2018

Yes ! Et un voeu de réalisé !

"Savez-vous quoi ? Médéric de Gaulle avait un cil à fleur de cerne, l'autre soir. Auguste Buisson, qui ne vit pas loin, lui a dit  : "Tape-toi sur une joue et fais un voeu, ça marche à tous les coups, si tu te frappes au bon endroit !". Se baffer pour un caprice n'avait aucun intérêt. En revanche, le faire pour une cause désespérée, voilà qui était amusant.

Dans sa tête, Médéric décréta : "Alors, alors... Si je me frappe la bonne joue, l'allée Henriot sera un jour les Champs Elysées de La Garenne Colombes".
Auguste s'esclaffa. Médéric se reprit : "Euh, non, disons plutôt ; je veux que sa largeur soit enfin légale !".

Paf !
Le cil tomba dans sa soupe.
Et la suite ?

 Le résultat ne se fit guère attendre. Regardez plutôt :

Incredible !
 Et puis là :

Magique !


Tous les Médéric de Gaulle du quartier avaient tant rêvé d'une allée Henriot digne de ses plans initiaux, qu'il s'en pincèrent les biceps, les mollets et même dit-on... l'épiploon... (Eh si, Docteur :-)).


En conclusion :  tout cela est encourageant, nous ne parlons donc pas ici et ailleurs "avec de l'eau dans la bouche".



Maintenant, avant que Médéric ne s'arrache tous les cils pour formuler d'autres voeux,  il reste

- à faire reculer les habitations provisoires des ouvriers du chantier Spirit.

Ainsi l'accès pompiers serait établi (largeur de 5 m).

- à sécuriser le passage piétons (1.20 m de largeur)...

La Mairie s'y est engagée !

En l'état, le camion de pompiers suffoque. Et nous donc...

NB : la question des barres sécurisant le mur voisin se pose. Des ouvriers ont voulu les démanteler. Question ouverte : Qu'en pensez-vous ?







dimanche 7 janvier 2018

Et deux roues d'volées, deux !

Le dimanche matin est souvent un moment propice à paresse heureuse, petit déjeuner sans hâte. Une pointe de soleil en plus, et la journée promet d'être belle. Seulement voilà... rien ne se passe jamais selon les clichés dont on nous bourre la cervelle à longueur de journée.
La preuve ?  Ci-dessous, illico.



Médéric De Gaulle (nous l'appellerons ainsi, car cela peut être vous, ou vous et même vous, là, qui en doutez) est un de nos voisins. Un de nos semblables.
Un coup de sonnette le réveille. Médéric se dit : "J'ai dû rêver ! Qui peut me déranger à cette heure-ci, un dimanche matin ? ". La tête plongée sous la couette, il se prépare à se rendormir, le pays léger des songes, est la plus belle échappatoire qui soit.
Re-coup de sonnette. Médéric, tout échevelé fronce les sourcils : "Hum ? Mais quelle heure est-il ? Ah oui... quand même...".
Il se résout à revenir au monde : enfiler un peignoir, chausser ses savates, se frotter les yeux pour en évacuer toute trace de sommeil. Se traîner jusqu'à la porte. L'ouvrir sans distinguer qui se présente.
"Bonjour Monsieur De Gaulle, c'est moi, votre voisin. Je suis désolé de vous réveiller, mais figurez-vous que descendant ma poubelle au sous-sol, j'ai découvert votre voiture dans un drôle d'état."

"C'est tranquillou ici, tu peux piquer c'que tu veux, y'a pas une seule ronde, pas une caméra.".


Le reste de l'histoire, Médéric a pu l'imaginer. Dans la nuit bruyante d'un samedi soir ordinaire, les voleurs entrent et sortent de notre parking comme dans un moulin.
"Eh Paulo, trop cool, c'est exactement le modèle qu'on cherchait depuis mardi..."

Après les vitres de voiture brisées pour récupérer un câble d'allumage, et qu'importe si on fêle la vasque du liquide de refroidissement, après les essuie-glaces subtilisés subtilement, on en vient à désosser les roues avant d'une auto, pour ses jantes, sans doute...

"Moi ,j'aurais bien pris un phare.J'aime bien, les phares. C'est déco, les phares. Les gens ici, ils font jouer leurs assurances,
alors, sers-toi, c'est un coin d'riches, pourquoi s'gêner...'"
Ainsi la résidence est devenue la casse proprette où l'on peut se fournir sans que rien ne change jamais.

Mais l'infortuné du jour, qu'est il devenu ?
Médéric De Gaulle a appelé la police. Celle-ci s'est déplacée. Un jeune officier accompagné de trois stagiaires, des tendrons. Des gosses déguisés dans des panoplies trop grandes, a-t-on pensé.
Et comme toujours, que la voiture soit celle d'un livreur de supermarché ou d'un ami du voisinage, ou celle  d'un rustre quelconque, en quête d'une place, elle a été devinez quoi ? Garée pile au mauvais endroit.

"Et comment je fais, pour entrer au garage, moi ?"

Maintenant... à tout bien réfléchir, pourquoi pas ?
La présence pérenne de cette voiture de police éteindrait-elle les velléités agressives de nos cambrioleurs noctambules ?
A mûrir,  chers Médériquiens !


La cohésion nationale dépend également de votre engagement. 
Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour notre quartier.